DÉFINITION
En dépit du fait que la souffrance sera intense et éternelle pour tous ceux qui se trouveront en enfer, les degrés spécifiques de punition et de souffrance différeront selon le degré de péché dans la vie de chacun, l’étendue de l’influence pécheresse de la personne sur autrui et la quantité de lumière de l’Évangile ayant été rejetée.
RÉSUMÉ
Les auteurs bibliques sont clairs sur le fait que l’enfer est un lieu où le jugement divin s’exerce sur les pécheurs. De plus, de nombreux auteurs parlent de degrés de châtiment plus ou moins sévères, dépendant d’un certain nombre de facteurs dans la vie de chacun. Ces facteurs incluent la mesure dans laquelle une personne s’est livrée au péché, l’étendue de l’influence qu’elle a exercée sur les autres en ce qui concerne le péché et la quantité de connaissance de la vérité qu’elle a reçue et qu’elle a rejetée.
Cela ne veut pas dire que l’enfer ne sera pas un lieu de tourment total pour certains, mais l’Écriture indique que certains souffriront plus que d’autres ou subiront de façon plus intense la colère de Dieu qui s’abattra sur eux.
Les auteurs bibliques et notre Seigneur lui-même décrivent fréquemment l’enfer comme un lieu où le jugement divin s’exerce sur les pécheurs. Dans de nombreux passages, les idées de châtiment, de colère, de rétribution et de vengeancesont prédominantes (Matt. 5:22 ; 8:12 ; 10:28 ; 13:42 ; 24:51 ; 23:33 ; 25:30 ; Marc 9:43-48 ; Luc 13:28 ; 2 Thess. 1:5-10 ; Apoc. 20:10-15). Le but de l’enfer n’est pas la réhabilitation du pécheur ni même l’effacement du mal. Il s’agit d’une justice rétributive - la punition des pécheurs par Dieu.
Les auteurs bibliques ne se contentent cependant pas de parler de l’enfer en termes de justice divine et de rétribution. Ils vont plus loin et insistent sur le fait que la justice divine en enfer sera spécifiquement adaptée à la culpabilité de chaque transgresseur. Nous allons explorer cet enseignement en 4 étapes :
Preuve biblique du concept de degrés de châtiment en enfer
Clarification : Qu’entend-on par degrés de châtiment ?
La raison d’être des degrés de châtiment
La base pour déterminer les degrés de châtiment
Preuve biblique du concept de degrés de châtiment en enfer
Vous trouverez ci-dessous quelques passages de l’Écriture qui parlent directement de degrés de châtiment en enfer. Nous allons nous contenter ici de citer les versets pour établir le principe de cet enseignement ; puis nous nous en inspirerons pour l’exposer et l’appliquer de manière spécifique.
« Je vous le dis en vérité, le jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville-là » (Matt. 10:15).
« C’est pourquoi je vous le dis : le jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous … C’est pourquoi je vous le dis : le jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi » (Matt. 11:22, 24).
« Je vous le dis : le jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole inutile qu’ils auront prononcée. En effet, d’après tes paroles tu seras déclaré juste et d’après tes paroles tu seras condamné » (Matt. 12:36–37).
« Le serviteur qui a connu la volonté de son maître mais qui n’a rien préparé ni fait pour s’y conformer sera battu d’un grand nombre de coups. En revanche, celui qui ne l’a pas connue et qui a fait des choses dignes de punition sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et l’on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié » (Luc 12:47–48).
« Par ton endurcissement et ton refus de te repentir, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour où Dieu révélera sa colère et son juste jugement » (Rom. 2:5).
« Quelle peine bien plus sévère méritera-t-il donc, à votre avis, celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura jugé sans valeur le sang de l’alliance grâce auquel il a été déclaré saint et aura insulté l’Esprit de la grâce ? » (Héb. 10:29)
Clarification : Qu’entend-on par degrés de châtiment ?
Ces déclarations sur les degrés de châtiment en enfer ne sont pas destinées à suggérer que la misère de l’enfer ne sera pas complète pour chaque âme qui s’y trouvera. Pour chacune de ces personnes, ce sera un endroit de « pleurs, de gémissements et de grincements de dents » (Matt. 8:12), et cette souffrance sera éternelle (Apo. 14:11). Ce ne sera facile pour personne en enfer. L’enfer sera un lieu de tourments et de misère pour tous ceux qui s’y trouveront. Nous ne savons pas exactement comment les degrés de punition seront distribués, mais l’Écriture indique clairement que certains souffriront plus que d’autres ou subiront de façon plus intense la colère de Dieu qui s’abattra sur eux. Tous les perdus souffriront pour leur péché ; pour certains, cette souffrance sera pire que pour d’autres.
La raison d’être des degrés de châtiment
Infliger le châtiment dans des degrés proportionnels est une manifestation de la justice divine. Bien des fois l’Écriture affirme que Dieu jugera « avec justice » (Actes 17:31) et que c’est une des fonctions de la justice et de la gloire de Dieu de punir tout péché (Apo. 16:1–7; 19:1–6). C’est dans l’intérêt de la justice divine d’infliger le châtiment en fonction de la nature de l’infraction. Nous en voyons un reflet, par exemple, dans la loi de l’Ancien Testament qui prescrivait une peine plus sévère pour un meurtre prémédité que pour un homicide accidentel. De même, la loi de Moïse prévoyait des mesures de restitution pour diverses infractions. La nature du crime, les motivations en jeu et les différentes circonstances déterminaient le degré de la punition.
Ceci explique pourquoi l’Écriture répète avec insistance que le jugement sera rendu « conformément aux actes » (Rom. 2:6) et que lors du jugement « les livres » - livres de comptes - seront ouverts (Apo. 20:12). Il semble qu’il n’y ait pas d’autre but à cela que celui de déterminer la mesure de la culpabilité accumulée et aussi celui d’assigner la mesure appropriée de la punition. C’est pourquoi Dieu le Juge prendra en considération les œuvres, les paroles (Matt. 12:37), et même les pensées et les motivations (Rom. 2:16) des pécheurs. Le jugement ne sert pas seulement à déterminer qui est admis et qui est exclu ; il sert à mesurer la culpabilité et à infliger une punition qui correspond exactement à ce que chaque pécheur mérite.
La base pour déterminer les degrés de châtiment
Quelle sera donc la base sur laquelle les degrés de châtiment seront déterminés ? Voici au moins 3 considérations exposées par L’Écriture.
1) Le degré auquel une personne se sera livrée au péché
La première considération est l’étendue de l’abandon au péché. Ce concept est repris dans Matthieu 5:21 et dans d’autres passages qui indiquent des degrés de péché - les péchés les plus graves entraînent une punition plus sévère. C’est ce qui ressort clairement de Romains 2:5 : « Par ton endurcissement et ton refus de te repentir, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour où Dieu révélera sa colère et son juste jugement ». Qu’est-ce que cela peut signifier, sinon que chaque péché commis est comme un dépôt à la banque et qu’au jour du jugement, tout sera alors retiré ? Lors du jugement, chaque péché sera pris en considération pour attribuer à chaque pécheur le degré exact de punition qu’il mérite (Apo. 18:6-7).
C’est l’insensé qui raisonne ainsi : « Bien, si je dois aller en enfer, autant m’amuser (en péchant) en attendant ! » Chaque jour cédé au péché, chaque expression de convoitise, chaque parole mensongère, chaque nouveau péché commis ne fait qu’alourdir le châtiment qui lui sera infligé. Il vaut mieux que cet homme meure jeune plutôt que de vivre uniquement pour accumuler une vie de péchés qui lui reviendront « en pleine face » au jour de la colère divine.
2) La mesure dans laquelle une personne, par son exemple et son influence, aura conduit les autres à pécher
La seconde considération qui sera prise en compte pour quantifier le jugement est la mesure dans laquelle la personne sera arrivée par son exemple et/ou son influence à conduire les autres à pécher. C’est ce que notre Seigneur affirme en Matthieu 18:5–7 :
« Et celui qui accueille en mon nom un petit enfant comme celui-ci m’accueille moi-même. Mais si quelqu’un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer. Malheur au monde à cause des pièges ! Les pièges sont inévitables, mais malheur à l’homme qui en est responsable ! » (Voir aussi Marc 9:38–47.)
Ici Jésus prononce une malédiction sur ceux qui deviennent une occasion de chute dans le péché pour les autres. La mesure dans laquelle une personne conduit les autres à pécher, servira, pour une part, à fixer le degré de son propre châtiment.
Cela semble être au moins une des raisons pour lesquelles il doit y avoir un jour de jugement à la fin des temps. Le jugement final n’est pas fixé à la mort de chaque pécheur : ce n’est qu’à la fin des temps que le plein effet de l’influence d’une vie peut être mesuré. Le Dieu omniscient prendra chaque vie individuelle et évaluera chaque aspect de son influence - parfois une influence qui s’étend sur des siècles. Et sur la base de l’influence accumulée du mal, Dieu infligera un châtiment aux méchants.
Jésus nous avertit encore en Matthieu 23:13 : « Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes l’accès au royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui le voudraient ». Ce « malheur » est prononcé sur ceux qui par leurs actes et leur enseignement bloquent le chemin du ciel pour les autres.
La pensée est stupéfiante et donne profondément à réfléchir. Ce père et cette mère qui rejettent Christ et qui, à leur tour, influencent leurs enfants en les éloignant des choses de Dieu, augmentent ainsi leur culpabilité et la punition qu’ils recevront pour cela. Ce frère ou cette sœur plus âgé(e), cet ami ou ce collègue de travail qui se situe au-dessus de ses pairs et qui utilise sa position pour pousser les autres à pécher et à ignorer l’Évangile - tout cela sera pris en compte au jour du jugement pour mesurer le degré de punition mérité.
Le degré d’abandon au péché et le degré d’influence du péché sur les autres serviront à déterminer l’ampleur de la punition qui sera reçue.
3) La mesure dans laquelle la lumière et le privilège de connaître l’Évangile auront été méprisés
La troisième considération prise en compte pour mesurer le jugement sera la mesure dans laquelle la lumière et le privilège de connaître l’Évangile auront été méprisés. Jésus en parle directement en Luc 12:47–48 :
« Le serviteur qui a connu la volonté de son maître mais qui n’a rien préparé ni fait pour s’y conformer sera battu d’un grand nombre de coups. En revanche, celui qui ne l’a pas connue et qui a fait des choses dignes de punition sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et l’on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié ».
Les expressions contrastées - « battu d’un grand nombre de coups » et « battu de peu de coups » - nous font voir des degrés distincts de châtiment. Les deux hommes considérés ici étaient des serviteurs qui avaient des comptes à rendre à leur maître. Les deux ont fait des choses qui étaient dignes de châtiment. Les deux, en effet, reçoivent un châtiment. Mais l’un avait plus de compréhension que l’autre et, en conséquence, il reçoit un plus grand châtiment. Des degrés de lumière différents entraînent des degrés de punition différents. Les deux reçoivent des coups de fouet, mais pour l’un c’est « un grand nombre », pour l’autre c’est « peu ». Et pour que nous ne passions pas à côté de l’essentiel, notre Seigneur interprète la parabole pour nous : « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et l’on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié ». En d’autres termes, l’étendue de la lumière et des privilèges dont on aura abusé déterminera, en partie, la mesure de la punition. (Voir aussi Rom. 2:12.)
Jésus parle encore ailleurs de ce sujet.
« Je vous le dis en vérité, le jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville-là » (Matt. 10:15).
« C’est pourquoi je vous le dis : le jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous … le jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi » (Matt. 11:22, 24).
Aussi méchante, aussi coupable et aussi digne d’être punie que Sodome ait pu l’être, la plus grande mesure de péché est imputée à Chorazin et à Bethsaïda, car elles ont vu et entendu notre Seigneur lui-même et l’ont rejeté. Et pour avoir abusé d’une telle lumière et d’un tel privilège, leur jugement sera d’autant plus sévère.
Encore une fois, ceci est profondément troublant. La personne qui grandit dans une société où l’Évangile est facilement accessible et la personne qui grandit dans un foyer chrétien jouissent d’une grande lumière et d’un grand privilège. La personne qui fréquente une église prêchant l’Évangile jouit d’une grande lumière et d’un grand privilège. La personne qui a un ami chrétien qui lui parle de Christ jouit d’une grande lumière et d’un grand privilège. Et pour cette lumière et ce privilège, Dieu leur demandera des comptes - si ce privilège est refusé, le jugement sera d’une ampleur indescriptible. Pour ceux qui ont entendu l’Évangile pour finalement le refuser, cet Évangile qui leur a été prêché n’aura finalement servi qu’à augmenter leur culpabilité et à accroître le châtiment qu’ils recevront.
Pensées de conclusion
Le châtiment de l’enfer sera conforme à la justice divine. Le Dieu omniscient estimera la vie de chaque individu, comptant avec exactitude l’étendue de son abandon au péché, l’influence exercée sur les autres les ayant poussés à pécher, et la lumière et le privilège qui auront été bafoués, et il imposera le châtiment en conséquence – exactement adapté à chaque personne.
Cette pensée devrait certainement saisir la conscience des pécheurs de telle sorte qu’ils se retiennent de pécher ! En outre, cette pensée devrait pousser tout pécheur à courir vers Christ pour être sauvé ! Et cette pensée doit certainement pousser chaque croyant à louer humblement mais joyeusement notre Rédempteur qui a pris tous nos péchés sur lui et en a payé entièrement le prix, absorbant toute la colère de Dieu à notre place afin de faire de nous les siens.
Albert N. Martin / Fred G. Zaspel
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