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TENDRE L'AUTRE JOUE





C’est avant tout un commandement


Combien de fois n’entend-on pas qu’il faut tendre l’autre joue, alors que nous persistons à résister, malgré l’appel du Seigneur à suivre Ses commandements et à imiter Son exemple ? Pour un chrétien né de nouveau, le Saint-Esprit ne manque jamais de nous le rappeler, insufflant en nous la volonté et la capacité d’agir. Aux yeux du monde, tendre l’autre joue passe pour une faiblesse. Pourtant, c’est une force redoutable qui brise l’amertume, la rancœur et la vengeance, nous libérant des chaînes qui détruisent notre esprit. L’esprit du monde, lui, est guidé par un égo diabolique qui rend le mal pour le mal, parfois jusqu’à l’extrême, dans une lutte sans fin. À l’opposé, l’Esprit de vie s’appuie sur le bien et la justice de Dieu. Le monde voit dans cette attitude une capitulation, alors qu’il s’agit en réalité de la victoire totale sur le mal. Réagir par la chair est la pire des faiblesses ; répondre par l’Esprit est la plus grande des forces.


C’est aussi une puissance


Cette force christique éclate dans Matthieu 6:27-38, où Jésus nous livre une feuille de route déroutante pour les impies, mais un trésor de puissance pour les élus du Royaume. Écoutons Ses paroles :

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un te frappe sur une joue, tends-lui l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre aussi ta tunique. Donne à qui te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui te le vole. Faites pour les autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel mérite y a-t-il ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel mérite y a-t-il ? Les pécheurs agissent de même. Si vous prêtez en espérant un retour, quel mérite y a-t-il ? Les pécheurs prêtent aussi pour recevoir en retour. Mais vous, aimez vos ennemis, faites le bien, prêtez sans rien attendre. Votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car Il est bon même pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père l’est. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés. Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : une mesure pleine, tassée, débordante, versée dans votre sein. Car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. »

En somme, Jésus nous arme d’une force capable de terrasser le mal.


Que signifie vraiment tendre l’autre joue ?


Tendre l’autre joue, c’est aimer – « aimez vos ennemis » – et faire du bien à ceux qui nous blessent, même s’ils persistent dans le mal. C’est pardonner, manifester de la compassion, répondre au mal par son contraire en bénissant ceux qui nous font souffrir. Cet acte, validé par Jésus, nous délivre de la condamnation.

C’est pourquoi l’apôtre Paul proclame en Romains 8:1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Et plus loin, en Romains 8:5-9 : « Ceux qui vivent selon la chair s’attachent aux choses de la chair ; ceux qui vivent selon l’Esprit s’attachent aux choses de l’Esprit. La chair conduit à la mort, l’Esprit à la vie et à la paix. Car la chair est hostile à Dieu : elle ne se soumet pas à Sa loi et n’en est même pas capable. Ceux qui vivent selon la chair ne peuvent plaire à Dieu. Mais vous, vous vivez selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Sans l’Esprit de Christ, nul ne Lui appartient. »

Quand nous tendons l’autre joue, nous échappons à la condamnation. Grâce au Saint-Esprit, comme Paul l’affirme, nous triomphons du mal et dépassons les faiblesses misérables de la chair.


Qu’est-ce que la culpabilité ?


Le dictionnaire définit la culpabilité comme l’état de celui qui a commis une faute ou une infraction – par exemple, établir la culpabilité d’un accusé – ou comme un sentiment de faute, réel ou imaginaire, ressenti par une personne. Examinons maintenant en détail ce que signifie tendre l’autre joue.


Tendre l’autre joue, ce n’est pas tout accepter passivement !


Prenons un exemple concret : honorer ses parents, même lorsqu’ils sont injustes, partiaux, épuisants ou avares en affection.

Avec mon épouse, nous vivons cette réalité, accentuée par leur grand âge. La Parole de Dieu nous ordonne d’honorer nos parents, même s’ils nous ont blessés, et nous devons obéir. Avec le temps, nous réalisons que leur éducation a laissé des cicatrices psychologiques profondes chez leurs enfants – adultes, mais toujours leurs enfants –, parfois irréversibles. Pourtant, la grâce de devenir enfant de Dieu nous console et nous transforme. Gloire à Lui !


Revenons à la culpabilité qu’un enfant peut porter depuis son plus jeune âge face à ses parents. Certains, par leur attitude, rabaissent sans cesse leurs enfants, les blessent, les culpabilisent par des comportements dominateurs, leur faisant croire qu’ils sont fautifs ou insuffisants. Élevé dans ce climat, l’enfant, même adulte, se sent éternellement redevable. Il peut aller jusqu’à se surmener pour les servir, bien au-delà de leurs besoins réels. Combien d’enfants, cherchant à prouver qu’ils ne sont pas aussi mauvais que leurs parents le pensent, vivent dans un défi intérieur pour démontrer leur valeur ? Pour certains parents, rien n’est jamais assez, creusant chez l’enfant un sentiment de culpabilité sans fond. Cette emprise peut engendrer un désastre existentiel. C’est pourquoi la Bible exhorte les parents à ne pas irriter leurs enfants. Éphésiens 6:1-4 déclare : « Enfants, obéissez à vos parents selon le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère – c’est le premier commandement avec une promesse – afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. »


Pourtant, même en tendant l’autre joue par des visites, une présence et des services constants, dans une patience exemplaire, l’enfant peut encore se sentir coupable de ne pas en faire assez. L’emprise psychologique des parents est si forte qu’elle transforme « tendre l’autre joue » en un puits sans fond de culpabilité. L’enfant honore pleinement, mais ne le reconnaît pas, tant le mal est ancré.


Alors, que faire ?


Il faut stopper cette spirale et comprendre ce que signifie vraiment tendre l’autre joue. Nous devons honorer nos parents : ils sont choisis par Dieu, et quels que soient leurs défauts, ils restent nos parents. Sous leur toit, mineurs, nous leur devons obéissance et respect des règles. Mais adultes, hors du foyer, nous ne sommes plus sous leur joug. Genèse 2:24 est clair : « L’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » Cela vaut pour les couples comme pour les célibataires. Enfant de Dieu, je suis sous l’autorité de mon Père céleste, libéré de la condamnation des hommes et du diable. Je tends l’autre joue dans les limites du raisonnable, obéissant aux commandements de Dieu, non plus esclave des dominations diaboliques. Tendre l’autre joue a des bornes qu’il ne faut pas franchir, sous peine de retomber dans la culpabilité. Honorer, c’est d’abord prier pour l’âme de nos parents, refuser la culpabilité et glorifier Dieu en agissant comme Jésus, en paroles et en actes.


Des limites et une posture à tenir


Il y a une frontière à ne pas dépasser, car au-delà, c’est sombrer dans l’excès. Dieu ne veut pas que nous rendions le mal pour le mal – Il est saint, étranger au mal –, mais Il est aussi un Père protecteur qui nous appelle à nous positionner dans des limites justes. Franchir ces limites fait le jeu du diable, qui s’empresse de nous accabler de culpabilité. Son plan ? Condamner nos barrières, nous accuser d’être de mauvais chrétiens et nous ramener sous son joug. Résistons-lui avec fermeté, en érigeant une frontière de protection ! Tendre l’autre joue, c’est obéir à Dieu pour ne pas céder au mal. Oui, il faut définir cette frontière et l’appliquer, car la dépasser nous rend vulnérables au danger. Pour échapper à la culpabilité, prenons une position ferme dans les limites prescrites. « Je ne rends pas le mal pour le mal – je tends l’autre joue –, mais je ne laisserai pas le mal me détruire. Jésus dresse une table devant mes adversaires et me protège » (Psaume 23).


Prendre position


Prendre position, c’est se protéger, mais aussi aimer et libérer. Cela active la puissance de Dieu, qui agit chez les parents comme chez l’enfant. Beaucoup, sans être chrétiens, tendent l’autre joue en endurant ces situations, mais sans la paix de Dieu. Leur cœur reste blessé, la douleur persiste, sans délivrance. Pour un enfant de Dieu, tendre l’autre joue n’est plus une servitude, mais une libération, grâce à des limites et une posture ferme.

C’est d’abord pardonner, sans tout accepter. Il faut agir selon Dieu, combattre les émotions avec le Saint-Esprit. La prière et la méditation de la Parole sont la source de paix et de liberté.


Cela s’applique aussi à un conjoint, un frère, une sœur, un collègue. La règle reste : je pardonne, mais je n’accepte pas tout. J’établis des limites, je me protège et je me positionne selon la Parole. Parfois, je devrai réduire ou couper une relation ; parfois, Dieu me dira de fuir. Mais toujours, je tendrai l’autre joue sans me laisser souffrir, sans combattre par la chair, m’appuyant sur Jésus. La prière et la méditation seront ma force vive, chassant toute amertume ou rancœur.


Face à un pervers narcissique, par exemple


Sous une telle emprise, la frontière de protection explose, nous plongeant dans la culpabilité. Cela détruit notre identité, nous consume par la peur, l’angoisse et la dépression. Combien de féminicides ce fléau cause-t-il ? Frères et sœurs, tendre l’autre joue ne signifie pas se laisser écraser sans fin. Ériger et respecter des limites est vital. Nous n’avons que deux joues, pas trois ! Tout pardonner est un commandement ; tout accepter, un mensonge infernal. Jésus pardonnait, mais Il n’était sous l’emprise de personne et ne laissait pas le mal triompher. Souvent jugé pour ne pas plier, Il résistait. Si vous êtes sous emprise – parents, conjoint, enfants –, cherchez l’aide de frères et sœurs spirituellement équipés pour vous remettre à Christ. Ne restez pas sous la domination du diable, paralysés par la peur. Les païens ont des associations ; nous avons la délivrance en Dieu. Tendre l’autre joue n’est pas une chaîne, mais un chemin de liberté quand on en saisit le sens.


Une réponse utile


Que dire à qui nous accuse d’être de mauvais chrétiens pour avoir des limites ?

1. Si j’étais un mauvais chrétien, j’aurais coupé les ponts depuis longtemps, or je ne l’ai jamais fait.

2. Continuer à aider prouve que j’ai toujours tendu l’autre joue.

3. Je ne dois plaire ni au diable ni aux hommes, mais à Dieu, qui me protège dans Sa miséricorde et ne veut pas ma destruction face à une opposition sans fin.

Une réponse claire : « Le bon chrétien pardonne et se protège de celui qui condamne sans pardonner, comme toi qui m’accuses de mal faire alors que je réponds par le bien. »


Avec des parents toxiques, nous devons les honorer en tant que chrétiens, pardonner et prier pour leur âme. Mais si nécessaire, nous pouvons au pire, cesser de les fréquenter, ou tout au moins, prendre des distances. Jésus Lui-même fuyait des situations ingérables. Tendre l’autre joue et prier pour ses ennemis est une force que le diable hait et qui glorifie notre Dieu tout-puissant.


Daniel Gilman

 

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