La mondanité est une expression dépassée aujourd’hui dans plusieurs Églises. Elles la rejettent en réaction à un temps moins reluisant où jouer aux cartes et danser étaient considérés comme des obstacles majeurs à la sanctification et à la pureté de l’Église. D’ailleurs, certains croyants sont si épris de leur liberté en Christ qu’ils voient dans toute discussion sur la mondanité l’imposition d’un légalisme démodé. En dépit de la déclaration céleste, pourtant claire, « que l’amour du monde est inimitié [haine] contre Dieu » (Jacques 4.4), la suggestion que les chrétiens devraient se séparer des valeurs et des divertissements mondains est perçue comme non valable.
L’Église d’aujourd’hui emploie plutôt tous ses efforts pour ressembler le plus possible à la culture.
Depuis des décennies, il est devenu populaire pour des dirigeants d’Église de faire en sorte que leurs réunions du dimanche ressemblent en tous points aux rassemblements et événements séculiers. Beaucoup d’Églises aujourd’hui ne se différencient guère des salles de spectacles ou des théâtres du monde. Voulant à tout prix être pertinentes et cool, elles imitent soigneusement les styles à la mode et les tendances de la culture populaire.
À ne pas offenser, les Églises se compromettent
De tels événements sont fondés sur une philosophie pragmatique : si une chose produit l’effet désiré, alors elles la feront. Le résultat est une Église s’adaptant aux pécheurs et non à Dieu, et certainement pas une Église terrifiante pour les pécheurs. C’est un divertissement façonné à l’image du monde païen, où les méthodes et stratégies prédominent sur les Écritures, la doctrine et la puissance spirituelle. Alors que le monde devient de plus en plus réfractaire à l’Évangile, l’Église qui s’adapte aux pécheurs doit se compromettre de plus en plus pour demeurer attirante.
En refusant de n’être offensante pour personne, elle met l’accent sur les émotions physiques au lieu de l’adoration spirituelle ; sur l’affirmation au lieu de la conviction ; sur le sentimentalisme au lieu de la théologie ; sur le divertissement au lieu de l’édification et sur la frivolité au lieu de la solennité.
Pire encore, pétrifiées à l’idée d’être rejetées ou persécutées, elles s’alignent constamment avec les attentes du monde et ses normes sociales changeantes. Plusieurs Églises aujourd’hui ferment les yeux sur l’immoralité sexuelle ; d’autres ne parlent jamais du péché. Elles ignorent le sujet, tout en se penchant occasionnellement sur certains problèmes gênants de la vie, mais sans jamais souligner le pouvoir, la présence et les dommages destructeurs du péché, et sans jamais le nommer comme offense à la sainteté de Dieu et demandant un jugement. Il s’agit d’une culture d’Église thérapeutique, conçue pour que les pécheurs se sentent à l’aise, accueillis et acceptés à tout prix.
À compromettre, l’Évangile paraît impuissant
Or, la mondanité ne rend pas l’Évangile attrayant, elle le fait paraître impuissant. Ces Églises doivent se rendre compte du tort qu’elles font à la cause de Christ ainsi qu’à la progression de l’Évangile. Une Église qui ressemble au monde n’a rien à offrir au monde, sinon un autre divertissement éphémère. Et comment pourrait-on penser qu’une telle mondanité puisse être offerte à Dieu comme un culte d’adoration acceptable ?
Les Écritures nous révèlent que ce phénomène n’est pas nouveau. Notre Seigneur dit : Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre (Jean 15.13‑20).
Là où la Parole de l’Évangile est proclamée fidèlement, la haine du monde n’est pas loin derrière. Dès les débuts de l’Église, des croyants ont cédé à la pression qui consiste à accommoder le monde. La lettre de Christ à l’Église de Pergame dans l’Apocalypse (2.12-17) expose les graves dangers associés à un tel compromis…
John MacArthur
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