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QUESTIONS SUR LE SALUT




Romains 2:1 à 10

Ô homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu ? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres ; réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité ; mais l’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec ! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes.


Commentaires sur le verset 6

Dans les cinq versets suivants Paul nous rappelle que le jugement de Dieu sera selon nos œuvres. Quelqu’un peut se vanter de sa grande bonté. Il peut aussi compter sur ses origines raciales ou nationales. Il peut encore plaider l’existence d’hommes de Dieu parmi ses ancêtres. Néanmoins, il sera jugé d’après sa propre conduite, et non d’après l’un ou l’autre de ces faits-là. Ses propres œuvres constitueront le facteur déterminant.

Si nous considérons les seuls v. 6-11, il serait aisé d’en conclure qu’ils enseignent le salut par les œuvres. Ils semblent affirmer que ceux qui pratiquent de bonnes œuvres obtiendront ainsi la vie éternelle. Or il devrait être évident que ce passage ne peut en aucun cas attester cette idée, car alors il contredirait totalement les affirmations conséquentes du reste des Ecritures selon lesquelles le salut est par la foi sans les œuvres.

Selon L. Chafer, env. 150 passages du N.T. présentent le salut par la foi seule. Aucun passage, correctement compris, ne peut contredire un témoignage aussi puissant.


Alors comment faut-il comprendre ce passage ?

Tout d’abord nous devons saisir que les œuvres réellement bonnes n’existent pas avant la conversion. Quand certains demandèrent à Jésus : « Que devons-nous faire, pour accomplir les œuvres de Dieu ? ». Il répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé » (Jn 6.28, 29). Aussi la première œuvre bonne à accomplir est de croire au Seigneur Jésus. N’oublions jamais cependant que la foi ne constitue nullement une œuvre méritoire propre à gagner le salut.

Aussi si les incroyants sont jugés sur la base de leurs œuvres, ils n’auront rien de valable à présenter à Dieu. Toute leur prétendue justice sera considérée comme un vêtement souillé (Es 64.5). Leur péché condamnable consistera à n’avoir pas cru en Jésus-Christ comme Seigneur (Jn 3.18). En outre, leurs œuvres détermineront le degré de leur châtiment (Lu 12.47, 48).


En revanche, si les croyants sont jugés selon leurs œuvres, qu’en résultera-t-il ?

De toute évidence ils ne pourront présenter aucune bonne œuvre destinée à gagner le salut ou à le mériter. Toutes les œuvres accomplies avant leur conversion relèvent du péché. Cependant le sang de Christ a effacé le passé. Aussi désormais Dieu lui-même ne peut trouver aucune charge contre eux pour les condamner à l’enfer. Une fois sauvés, les croyants commencent à accomplir de bonnes œuvres : bonnes, pas forcément aux yeux du monde, mais aux yeux de Dieu. Leurs bonnes œuvres ne méritent nullement le salut ; au contraire elles en résultent. Devant le tribunal de Christ, leurs œuvres seront examinées et ils recevront une récompense pour la fidélité de leur service. Cependant, ne l’oublions pas, ce passage se rapporte uniquement aux impies et non aux croyants.


Commentaires versets 7

La vie éternelle est un don reçu par la foi, elle est parfois considérée comme une récompense pour une vie de fidélité (Mr 10.30). Tous les croyants recevront la vie éternelle, mais certains en jouiront davantage que d’autres. Il ne s’agit pas seulement d’une existence sans fin, mais d’une qualité de vie, de la vie abondante promise par le Sauveur dans Jn 10.10. C’est la vie même de Christ (Col 1.27).


Commentaires verset 8

Ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice, récolteront l’irritation et la colère. Ils sont rebelles à la vérité car ils n’ont jamais répondu favorablement à l’appel de l’Evangile. Bien au contraire, ils ont pris pour maître l’injustice. Leur vie se caractérise par des conflits, des querelles et la désobéissance, preuve flagrante qu’ils n’ont jamais été sauvés.


Toutes les nations seront informées de l’évangile

Rom 16:24-27

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous ! Amen ! A celui qui peut vous affermir selon mon Evangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles, mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, d’après l’ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu’elles obéissent à la foi, à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus-Christ ! Amen !


Dans l’ancien testament la manne n’a pas suffit à croire en Dieu ! Pas un seul ancien n’a été à Canaan et pourtant …

Jn 6:27-35

Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. Ils lui dirent : Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus leur répondit: L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi ? Que fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur donna le pain du ciel à manger. Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.


Les oeuvres ici démontrent qu’elles sont celles de la foi et non d’une croyance ésotérique

Es 64:1-6

Oh ! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais, Les montagnes s’ébranleraient devant toi, Comme s’allume un feu de bois sec, Comme s’évapore l’eau qui bouillonne ; Tes ennemis connaîtraient ton nom, Et les nations trembleraient devant toi. Lorsque tu fis des prodiges que nous n’attendions pas, Tu descendis, et les montagnes s’ébranlèrent devant toi. Jamais on n’a appris ni entendu dire, Et jamais l’œil n’a vu qu’un autre dieu que toi Fît de telles choses pour ceux qui se confient en lui. Tu vas au-devant de celui qui pratique avec joie la justice, De ceux qui marchent dans tes voies et se souviennent de toi. Mais tu as été irrité, parce que nous avons péché ; Et nous en souffrons longtemps jusqu’à ce que nous soyons sauvés. Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé ; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent.


Autres versets parallèles à Romains 2:6


Galates 6:6 à 9

Que celui à qui l’on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.


Ephésiens 2:8

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.


Romains 4:1 à 4

Que dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a obtenu selon la chair ? Si Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. Car que dit l’Ecriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due ; et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice.


Jérémie 17:9 à 10

Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ? Moi, l’Eternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, Pour rendre à chacun selon ses voies, Selon le fruit de ses œuvres.


Jean 5:26 à 30

Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Je ne puis rien faire de moi-même : selon que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.


1 Corinthiens 3:6 à 11

J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.


2 Corinthiens 5:6 à 11

Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur-car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes ; Dieu nous connaît, et j’espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi.



Autres commentaires sur le salut dans l’ancien testament


Jésus est le seul qui sauve

Cette vérité est vraie aussi pour les êtres humains de l'Ancien Testament. Seul Christ sauve – et aucun autre. Il n'y a pas d'autre moyen de salut.

Act 4:12 Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.


Le salut existait-il dans l’Ancien Testament ?

Alors, comme aujourd'hui, le salut s'obtient par la grâce, par la foi dans la providence de Dieu (au moyen de l'effusion de sang). Pour les croyants de l'Ancien Testament (Abraham, Joseph, Moïse, David, etc.), le salut s'obtenait en anticipant la providence de Dieu. Pour nous aujourd'hui, il s'obtient en regardant en arrière et en considérant la providence de Dieu.


C'est quoi le salut dans l'Ancien Testament ?

Le Salut est une notion religieuse qui signifie « délivrance et libération ». Le croyant qui a atteint le Salut est délivré et libéré du péché et de l'insatisfaction, et "sauvé" de la condamnation éternelle à l'enfer.


L’Ancien Testament enseigne-t-il le salut par les œuvres ?

La réponse doit être un « non » retentissant. Paul explique dans Romains 4 que le salut a toujours été et sera toujours par la grâce de Dieu et reçu par la foi seule . Comment les gens étaient-ils sauvés dans l'Ancien Testament ? « Les gens de l'Ancien Testament étaient sauvés par la foi, tout comme les gens d'aujourd'hui.



Commentaires de GOD QUESTION


Question :

Comment les hommes étaient-ils sauvés avant que Jésus ne meure pour nos péchés ?


RÉPONSE


Depuis la chute de l’homme, le fondement du salut a toujours été la mort de Christ. Personne, que ce soit avant ou après la croix, n’aurait jamais été sauvé sans cet événement-clé de l’histoire du monde. En mourant, Christ a payé le prix des péchés passés des saints de l’Ancien Testament et des péchés futurs des saints du Nouveau Testament.


Le salut a toujours été obtenu par la foi, en Dieu.


Le psalmiste écrit : « Heureux tous ceux qui se confient en lui ! » (Psaumes 2.12) Genèse 15.6 nous dit qu’Abraham croyait en Dieu et que ç’a été suffisant à Dieu pour le lui compter comme justice (voir aussi Romains 4.3-8).

Le système sacrificiel de l’Ancien Testament n’effaçait pas le péché, comme l’enseigne clairement Hébreux 9.1-10.4 ; mais il préfigurait le jour où le Fils de Dieu verserait son sang pour l’humanité pécheresse.

Ce qui a changé à travers les âges est ce que croient les croyants. Les exigences de Dieu à ce sujet dépendent du niveau de sa révélation à l’humanité à un moment donné : c’est ce qu’on appelle la révélation progressive. Adam a cru en la promesse de Dieu en Genèse 3.15 que la descendance de la femme vaincrait Satan, il a manifesté sa foi par le nom qu’il a donné à Ève (v.20) et Dieu l’a immédiatement agréé en les couvrant de peaux de bêtes (v.21). À ce moment-là, c’était tout ce qu’Adam savait, mais il le croyait.


Abraham a cru en Dieu, selon les promesses et les nouvelles révélations qu’il avait reçues en Genèse 12 et 15. Avant Moïse, il n’y avait aucune Écriture, mais l’humanité était responsable par rapport à ce que Dieu avait déjà révélé. À travers l’Ancien Testament, les croyants ont été sauvés parce qu’ils ont cru qu’un jour, Dieu allait intervenir pour résoudre le problème de leurs péchés. Aujourd’hui, nous regardons en arrière et croyons que Christ a déjà porté nos péchés sur la croix (Jean 3.16, Hébreux 9.28).


Qu’en est-il des croyants vivant du temps de Christ, avant sa mort et sa résurrection ?


En quoi croyaient-ils ? Comprenaient-ils entièrement que Christ mourrait sur la croix pour leurs péchés ? Vers la fin de son ministère, « Jésus-Christ commença à montrer à ses disciples qu’il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. » (Matthieu 16.21-22) Quelle fut la réaction de ses disciples à ce message ? « Alors Pierre le prit à part et se mit à le reprendre en disant : « Que Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » Pierre et les autres disciples ne connaissaient pas toute la vérité, mais ils étaient sauvés parce qu’ils croyaient que Dieu allait intervenir pour résoudre le problème de leurs péchés. Ils ne savaient pas exactement comment cela se ferait, pas plus qu’Adam, Abraham, Moïse ou David, mais ils croyaient en Dieu.


Aujourd’hui, nous bénéficions d’une révélation plus complète que ceux qui ont vécu avant la résurrection du Christ. Nous connaissons toute la vérité. « Après avoir autrefois, à de nombreuses reprises et de bien des manières, parlé à nos ancêtres par les prophètes, Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils. Il l’a établi héritier de toute chose et c’est par lui aussi qu’il a créé l’univers. » (Hébreux 1.1-2). Notre salut est toujours fondé sur la mort du Christ et conditionné à notre foi en Dieu. Aujourd’hui, nous croyons que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour (1 Corinthiens 15.3-4).



Commentaires de TGC


Qu’arrive-t-il à ceux qui n’entendent jamais l’Évangile ?


L'inclusivisme et l’exclusivisme


L’homme sur son île. Vous l’avez peut-être rencontré au détour d’une conversation avec un ami sur le christianisme. Vous avez peut-être même exprimé cette objection vous-même. Comment un Dieu qui est bon et qui est amour pourrait-Il condamner à l’enfer quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de lui ? Concernant cet épineux problème, il existe deux positions dominantes parmi les chrétiens professants : l’inclusivisme et l’exclusivisme. Même si les deux soutiennent que Jésus est le seul chemin vers Dieu, une seule insiste sur la nécessité d’une foi consciente en lui.


Attrait de l’inclusivisme


L’inclusivisme est la croyance selon laquelle le salut s’obtient uniquement en Jésus-Christ, mais que des personnes peuvent être sauvées sans le connaître. Elles sont rachetées par la personne et l’œuvre d’un Christ qu’elles n’acceptent pas consciemment. Autrement dit, Jésus peut sauver quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de lui.

Les inclusivistes citent souvent Romains 2:1–16 pour en déduire que le salut est possible en dehors de la révélation spéciale de Dieu. Le contenu de la révélation générale, c’est-à-dire l’ordre créationnel sur le plan extérieur (Romains 1:19–20) et la loi morale sur le plan intérieur (Romains 2:14–15), apporte une connaissance suffisante pour le salut. Comme l’explique Millard Erickson, « L’essor de visions du salut plus inclusives, y compris parmi les évangéliques, repose sur une croyance dans l’efficacité de la révélation générale pour une relation salvatrice avec Dieu » (Christian Theology, 123).Par ailleurs, de nombreux inclusivistes se réfèrent aux saints de l’Ancien testament qui étaient sauvés sans connaître le nom de Jésus. Erickson écrit :


« Et si quelqu’un ouvrait son cœur… à la miséricorde de Dieu, sans savoir sur quelle base cette miséricorde a été accordée ? Est-ce que, dans un sens, cette personne ne se trouverait pas dans la même situation que les croyants de l’Ancien Testament ?

La doctrine de Christ et son œuvre expiatoire n’avaient pas été entièrement révélées à ces personnes. Pourtant, elles savaient qu’il existait une solution pour le pardon de leurs péchés et qu’elles ne pouvaient pas être acceptées sur la base de leurs propres œuvres. Concernant l’Évangile, elles en avaient la forme mais pas le fond. Et elles étaient sauvées ». (138)


Mais est-ce que ce parallèle ne banalise pas l’œuvre salvatrice de Christ ?


"Pas du tout", rétorque Erickson, car Jésus demeure la source de tout bienfait salvateur : « Une personne serait acceptée sur le fondement de l’œuvre de Jésus-Christ, même si la personne en question n’est pas consciente que son salut a été obtenu de cette manière… Le salut s’obtient toujours par la foi… Rien ne change à cet égard point ». (138)


Selon l’inclusiviste, ce qui compte pour Dieu, c’est la foi de l’homme en réponse à la « lumière » qu’Il a envoyée à un moment ou à un endroit donné. Personne ne peut donc prétendre connaître le sort final des non-évangélisés. Un pasteur a exprimé son avis de la manière suivante : « Sur cette question, je pense que la position la plus chrétienne qui soit, c’est de rester agnostique. Le fait est que Dieu, en même temps qu’Il nous avertit solennellement de notre responsabilité quant à la façon dont nous répondons à l’Évangile, n’a pas révélé comment Il traitera ceux qui n’ont jamais entendu parler de lui ».[1] De nombreux inclusivistes invoquent le caractère de Dieu pour défendre leur point de vue. Parce que « Dieu est amour », Il ne condamnerait jamais quelqu’un qui n’a même pas eu la chance d’être sauvé (1 Jean 4:8, 16). « Je conviens que l’inclusivisme n’est pas un thème central dans la Bible et que l’on aimerait disposer de plus de preuves en ce sens », reconnaît Clark Pinnock. « Mais la vision de l’amour de Dieu est si forte que les éléments existants me semblent suffisants ».


Preuves de l’exclusivisme


Contrairement à l’inclusivisme, l’exclusivisme est le point de vue selon lequel la rédemption n’est possible que par la foi dans l’Évangile.[2] Cela a été la position chrétienne prédominante tout au long de l’histoire de l’Église et elle le demeure aujourd’hui parmi les évangéliques qui croient en la Bible.[3] Plusieurs textes sont fréquemment cités pour défendre ce point de vue. En voici cinq :


1 - Romains 1


Premièrement, même si les inclusivistes utilisent parfois Romains 1:18–23 pour souligner l’importance de la révélation générale, une lecture plus attentive du texte conforte en réalité la position exclusiviste. L’argument de Paul est le suivant : la révélation de Dieu dans la nature est suffisante uniquement pour condamner, pas pour sauver. Même si l’homme sur son île « connaît Dieu » (v. 21), il « tient la vérité prisonnière » (v. 18), laquelle est pourtant perceptible dans la nature. Il est donc « inexcusable » (v. 20).

Les hommes ne sont pas coupables parce qu’ils n’ont pas entendu l’Évangile ; ils sont coupables parce qu’ils n’ont pas honoré leur Créateur. Autrement dit, ce n’est pas à cause de l’absence de quelque chose (foi), mais à cause de la présence de quelque chose (rébellion).

Alors, est-ce que Dieu condamnera un membre innocent d’une tribu qui n’a jamais entendu le nom de Christ ? Non, parce qu’aucun membre de quelque tribu que ce soit n’est innocent.


Les Écritures ne décrivent jamais les hommes corrompus comme ayant un vague mais noble désir de miséricorde et de pardon. De plus, il semble que nous ayons fondamentalement tendance à fonder notre foi sur les rites, la liturgie et les sacrifices. Alors, que fait l’homme sur son île ? Dans l’esprit de l’inclusiviste, il implore une miséricorde et un pardon abstraits, sans invoquer un quelconque mérite. Mais dans le monde réel, il participe probablement à une forme de religion traditionnelle idolâtre qui contredit et discrédite l’Évangile de la grâce. (Sur ce point, l’ouvrage de Daniel Strange s’avérera fort utile, en particulier ses réflexions sur la manière dont les religions non-chrétiennes sont à la fois « renversées et comblées » par l’Évangile de Christ.)


2 - Romains 10


Deuxièmement, la nécessité de croire en l’Évangile pour être sauvé ressort clairement de Romains 10 : En effet, toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. Mais comment donc feront-ils appel à celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, si personne ne l’annonce ? Et comment l’annoncera-t-on, si personne n’est envoyé ?… Ainsi la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu. (Romains. 10:13–15, 17)


La logique dans l’esprit de Paul est simple :


Le seul moyen d’être sauvé, c’est d’invoquer le nom de Christ.

Le seul moyen d’invoquer le nom de Christ, c’est de croire l’Évangile.

Le seul moyen de croire l’Évangile, c’est d’entendre l’Évangile.

Le seul moyen d’entendre l’Évangile, c’est que l’Évangile soit annoncé.

La réalité d’un autre moyen de salut en dehors de la foi dans « le nom de Christ » est difficile à concilier avec ce passage.


3 - Jean 14


Troisièmement, il faut rendre justice à la déclaration de Jésus lui-même, « C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi » (Jean 14:6 ; cf. 10:7, 9). Même si les inclusivistes objectent parfois que cette déclaration ne parle pas explicitement de la foi, le sous-entendu est évident. En fait, l’Évangile de Jean a pour objectif de convaincre les lecteurs de croire et d’être sauvés (Jean 20:30–31), comme le contexte l’indique clairement (Jean 3:36 ; 5:23–24 ; 6:35 ; 7:38 ; 8:19, 24, 42 ; 11:25 ; 12:46). L’apôtre mentionne la foi à 97 reprises tout au long du livre. Ainsi, au vu du contexte, « par moi » signifie « par la foi en moi ».


4 - Actes 4


Quatrièmement, l’apôtre Pierre déclare : « Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4:12). Il faut bien comprendre : il ne dit pas seulement qu’il n’y a pas d’autre sauveur sous le ciel (ce avec quoi les inclusivistes seraient d’accord) mais précisément qu’il n’y a pas d’autre nom. Visiblement, il est nécessaire de connaître le nom de ce sauveur, c’est-à-dire son identité précise.


5 - Actes 10


Enfin, le récit d’Actes 10 est particulièrement instructif. Dieu entend les prières d’un païen pieux nommé Corneille et lui dit d’envoyer des hommes chercher un « surnommé Pierre » (v. 5). Arrivant le lendemain dans la maison de Pierre, les hommes de Corneille annoncent : « L’officier romain Corneille est un homme juste et craint Dieu. Toute la nation des Juifs lui rend un bon témoignage. Or, il a été divinement averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d’écouter tes paroles » (v. 22). Pierre fait alors route avec les hommes jusqu’à la maison de Corneille, où l’officier s’adresse ainsi à son hôte : « Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu pour écouter tout ce que le Seigneur t’a ordonné de nous dire » (v33). Ce qui est intéressant, c’est que Corneille ne s’attendait pas à recevoir un message quelconque mais précisément, comme un ange le lui avait déclaré, « un message par lequel tu seras sauvé, toi et toute ta famille » (Actes 11:14). En d’autres termes, sans ce message, Corneille serait resté éternellement perdu en dépit de toute sa sincérité religieuse.


Est-ce que Dieu condamnera un membre innocent d’une tribu qui n’a jamais entendu le nom de Christ ? Non, parce qu’aucun membre de quelque tribu que ce soit n’est innocent.


Pourquoi est-ce que j’évoque ce récit ?


Pour deux raisons. Premièrement, parce que s’il existait une personne véritablement en recherche qui n’ait pas été atteinte, pourquoi ne pas s’attendre à ce que Dieu lui révèle le message de l’Évangile, que ce soit par le biais d’un missionnaire ou d’un rêve, comme Il l’a fait pour Corneille ? Deuxièmement, et plus important encore, parce que si un candidat au salut par le biais de la révélation générale avait jamais existé, cela aurait sûrement été Corneille ! Il était aussi dévot et pieux que possible compte tenu de la « lumière » qu’il avait reçue. Mais au fil des chapitres, il apparaît clairement que même une sincérité religieuse extraordinaire ne suffit pas. Pierre a dû quitter sa maison et parcourir près de 50  kilomètres pour délivrer un message sans lequel, comme le suggèrent les Écritures, même la personne la mieux disposée au monde sur le plan spirituel ne pouvait être sauvée.


Pourquoi cela est important ?


Mais alors, qu’arrive-t-il à ceux qui n’entendent jamais l’Évangile ?


Cette question n’est pas une réflexion théologique abstraite ; elle est importante d’un point de vue pratique et a des répercussions éternelles. Par exemple, votre vision de la mission, de sa nature et de son urgence, sera directement façonnée par le sort de l’homme sur son île. (On peut également se demander, si la condamnation divine résulte du rejet de Christ, pourquoi l’amour ne nous pousserait pas à nous abstenir d’en parler aux non-évangélisés.)


Vous pensez peut-être malgré tout : est-ce que l’exclusivisme n’est pas injuste ?


Même si c’est parfois ce que nous ressentons, en fin de compte, nous devons avoir confiance dans la sagesse d’un Dieu dont la bonté et la miséricorde nous dépassent. Vous trouvez peut-être que j’esquive la question, mais ce n’est pas le cas. C’est une réponse humble. Après tout, il ne nous appartient pas de soumettre le Créateur à nos notions finies et déchues de la justice. Notre part, c’est de le prendre au mot et d’avoir confiance dans le cœur de Dieu. Ses voies ne sont pas nos voies. Les voies de Dieu sont bien au-dessus de nos voies (Ésaïe 55:8–9). Il n’a pas besoin de conseiller, car Il est bon et bienfaisant (Psaume 119:68 ; Romains 11:34). Le Juge de toute la Terre appliquera le droit (Genèse 18:25). Et par-dessus tout, nous devons regarder au Calvaire, le point culminant de la sagesse, l’endroit où la justice et l’amour se rencontrent. Là, sur une croix romaine, le Juge de toute la Terre a été pendu à la place de rebelles qui ne voulaient rien savoir de lui.


« Rendez visite à beaucoup de bons livres, mais faites de la Bible votre demeure », a conseillé Charles Spurgeon un jour. La chose la plus importante que nous pouvons faire quand nous sommes confrontés à des sujets comme celui-ci, des sujets qui contiennent une forte charge émotionnelle, c’est d’ouvrir la parole de Dieu, de demander dans la prière l’humilité et la compréhension nécessaires, puis d’accepter ce qu’elle dit.


Dernières précisions bien utiles ….


1. Il convient d’établir une distinction entre les inclusivistes plus radicaux (qui insistent sur le fait que Dieu sauvera certaines personnes qui n’ont jamais entendu parler de lui) et les inclusivistes plus agnostiques (qui affirment qu’ils ne peuvent pas en être sûrs). Même Herman Bavinck n’est pas dogmatique dans son exclusivisme à la lumière de la souveraineté unilatérale de Dieu.


2. Beaucoup d’exclusivistes (pour ne pas dire la plupart) pensent que les enfants en bas âge et les personnes atteintes de déficience mentale empêchant le traitement d’informations didactiques appartiennent à une catégorie différente. Naturellement incapables d’exercer une foi consciente, ils ne rentrent pas dans la description de Romains 1, celle d’une humanité rebelle « inexcusable » en raison du fait qu’elle  connaît Dieu et pourtant « tient la vérité prisonnière ». Un enfant en bas âge ne peut pas être jugé selon ses œuvres (Romains 2:6 ; 1Pierre 1:17). De nombreux exclusivistes croient que Dieu use de grâce envers ces agents non conscients, sur le fondement de l’œuvre de Christ, en dehors de la foi personnelle.


3. Pour une étude plus détaillée mais accessible, voir les ouvrages de Christopher Morgan et Robert Peterson (éditeurs), Faith Comes by Hearing: A Response to Inclusivism (IVP Academic, 2008) et de John Piper Jesus, the Only Way to God: Must You Hear the Gospel to Be Saved? (Baker, 2010). Pour une approche plus académique, voir l’ouvrage de Daniel Strange, The Possibility of Salvation Among the Unevangelized: An Analysis of Inclusivism in Recent Evangelical Theology (Wipf and Stock, 2007).


Iltaime

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