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QU'AS-TU QUE TU N'AIES REÇU ?


gloire à Dieu

La question du choix d’Israël comme peuple élu par Dieu soulève des interrogations fondamentales sur la nature de la grâce, la condition humaine, et notre place dans le plan divin. À travers une exploration approfondie, nous avons examiné pourquoi Dieu a choisi Jacob plutôt qu’Ésaü, comment la chute rend l’homme incapable de choisir Dieu par lui-même, et pourquoi prétendre avoir choisi Dieu risque de nous conduire à l’orgueil plutôt qu’à l’humilité. Cet article s’adresse particulièrement à ceux qui pensent qu’ils ont choisi Dieu, les invitant à contempler la profondeur de la miséricorde divine et à redonner à Dieu toute la gloire qui lui revient.


1. L’élection d’Israël : Une grâce souveraine


L’histoire d’Israël commence par un acte d’amour et de souveraineté divine. Dans Genèse 12:1-3, Dieu appelle Abraham, un homme vivant parmi des idolâtres à Ur en Chaldée, et lui promet de faire de sa descendance une grande nation : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. […] Toutes les familles de la terre seront bénies en toi. »


Ce choix n'est pas motivé par la grandeur ou la piété d'Abraham, mais par la volonté libre de Dieu de manifester sa gloire à travers un peuple qu'il formait. Cette promesse se transmet à Isaac, puis à Jacob, rebaptisé Israël après sa lutte avec Dieu (Genèse 32 :28), dont les douze fils deviennent les ancêtres des tribus d'Israël.


Le livre du Deutéronome 7:6-8 explique la raison de ce choix :

« Car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu ; l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre, parmi tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Ce n'est point parce que vous êtes plus nombreux que tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l'Éternel vous aime, et parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères… »


Ce passage souligne que l'élection d'Israël repose sur l'amour gratuit de Dieu et sa fidélité à ses promesses, non sur les mérites du peuple. Israël, loin d'être impressionnant par sa taille ou sa force, est choisi pour devenir un instrument de la rédemption divine, un peuple par lequel le Messie viendra bénir toutes les nations (Galates 3:16).


L'exemple de Jacob et Ésaü illustre cette souveraineté. Avant même leur naissance, Dieu déclare à Rébecca : « L'aîné servira le cadet » (Genèse 25:23). Paul, dans Romains 9:10-13 , explique : « Avant que les enfants fussent nés et qu'ils eussent fait ni bien ni mal, afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, mais de celui qui appelle, il fut dit à Rébecca : L'aîné servira le cadet, selon qu'il est écrit : J'ai aimé Jacob, et j'ai haï Ésaü. »


Ce choix, fait avant toute action de leur part, montre que l'élection divine ne repose pas sur les mérites humains, mais sur la volonté de Dieu. Jacob n'est pas choisi parce qu'il est plus vertueux — ses ruses pour obtenir la bénédiction d'Isaac (Genèse 27) prouvent le contraire — mais parce que Dieu, dans sa liberté souveraine, décide de faire de lui le porteur de l'alliance. Cette vérité nous invite à reconnaître que la grâce précède toujours nos efforts, nous préparant à explorer pourquoi l'homme, dans son état naturel, est incapable de choisir Dieu.


2. La nature déchue de l'homme : Incapable de choisir Dieu


Pour comprendre pourquoi Dieu a choisi certains et pas d'autres, nous devons considérer la condition de l'humanité après la chute. Lorsque Adam et Ève ont désobéi en cherchant à devenir « comme des dieux » (Genèse 3:5), ils ont brisé la communion avec Dieu, introduisant le péché et la mort dans le monde. Romains 5:12 déclare : « C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… »


Cette chute a corrompu la nature humaine, la rendant hostile à Dieu. Jérémie 17:9 décrit le cœur humain comme « tortueux par-dessus tout, et il est méchant ». Cette corruption, souvent appelée dépravation totale, signifie que l'homme, dans son état naturel, n'a ni le désir ni la capacité de chercher Dieu. Romains 3:10-12 le confirme : « Il n'y a point de juste, pas même un seul ; nul ne comprend, nul ne cherche Dieu ; tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis… »


Cette réalité est évidente dès le plus jeune âge. Un enfant, par exemple, n'a pas besoin qu'on lui apprenne à mentir ; dès sa plus tendre enfance, il peut inventer des histoires ou cacher la vérité pour éviter une réprimande. Ce comportement, apparemment anodin, révèle une inclination innée au péché, une disposition naturelle à agir contre la volonté de Dieu. Psaume 51:5 exprime cette vérité : « Voici, je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçue dans le péché. »


Loin d'être neutre, l'homme préfère l'autonomie et l'idolâtrie, fabriquant des « veaux d'or » à son image (Exode 32) ou échangeant la gloire de Dieu pour des idoles (Romains 1:21-23). Cette tendance universelle montre que l'homme, laissé à lui-même, ne choisit pas Dieu, mais le péché. Jésus souligne cette incapacité dans Jean 6:44 : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire. »


Sans l'intervention divine, l'homme reste esclave de sa nature pécheresse, incapable de se tourner vers Dieu. Pourtant, cette incapacité ne supprime pas sa responsabilité. Romains 1:18-20 explique que l'homme est « inexcusable » parce qu'il rejette la révélation de Dieu dans la création : « Car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifesté pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. […] Ils sont donc inexcusables… »


L'homme est responsable parce qu'il a choisit activement le péché, préférant les ténèbres à la lumière (Jean 3:19). Un enfant qui ment dès son jeune âge illustre cette vérité : il n'agit pas par ignorance, mais par une inclination naturelle qui reflète la rébellion de l'humanité contre Dieu. Cette tension entre incapacité et responsabilité nous conduit à examiner la souveraineté de Dieu, qui agit librement dans le salut.


3. La souveraineté de Dieu : Le potier et l'argile


Face à la question du choix divin, la Bible présente Dieu comme un potier souverain, libre de façonner l'argile selon sa volonté. Romains 9:14-21 aborde cette vérité avec clarté : « Quoi donc ? Y at-il de l'injustice en Dieu ? Loin de là ! Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. […] Tu me diras donc : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui résiste à sa volonté ? Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire, d'une même masse, un vase pour un usage honorable, et un autre pour un usage vil ? »


Ce passage, inspiré par Ésaïe 29:16 et Jérémie 18:6 , affirme que Dieu a l'autorité absolue de déterminer le dessein de chaque personne ou peuple. Sa liberté est totale, comme le déclare Psaume 115:3 : « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu'il veut. »


Cette souveraineté peut troubler, surtout face à des versets comme 1 Timothée 2:4 : « [Dieu] veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »


Comment réconcilier ce désir apparent de salut universel avec l'élection particulière ? Une perspective est que 1 Timothée 2:4 reflète le plan originel de Dieu, lorsqu'il a créé l'humanité pour vivre en communion avec lui. La chute a brisé ce plan, et l'homme, par sa rébellion, a montré qu'il préférait l'indépendance. Dans sa miséricorde, Dieu choisit néanmoins d'en sauver certains, non parce qu'ils le méritent, mais pour mériter sa gloire (Romains 9 :22-23).


Une autre interprétation, tout aussi biblique, voit « tous les hommes » comme « toutes sortes d'hommes » — de toute tribu, nation, langue, ou condition sociale. Le contexte de 1 Timothée 2:1-2 , qui exhorte à prier pour « tous les hommes », y compris les rois et les autorités, soutient cette lecture. Elle souligne que la grâce de Dieu n'est pas réservée à un groupe exclusif, comme les Juifs, mais s'étend à toutes les nations (Actes 10 :34-35). Apocalypse 5:9 célèbre cette universalité :

« Tu as racheté pour Dieu par ton chant des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation. »


Dieu choisit qui il veut, détermine de la race, de la couleur de peau, de l'intelligence, ou du statut social. Tous sont pécheurs (Romains 3:23), et la miséricorde divine transcende les distinctions humaines, révélant la grandeur de sa grâce.


4. Une analogie puissante : La naissance


Pour saisir notre place dans le salut, considérons une analogie simple mais profonde : la naissance physique. Un enfant ne choisit ni ses parents, ni son pays, ni sa race, ni ses attributs — intelligence, beauté, simplicité, ou apparence. Il n'a aucun contrôle sur les circonstances de sa vie ; il reçoit l'existence comme un don, sans avoir son mot à dire. Psaume 139:13-16 exprime cette vérité :

« C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. […] Quand je n'étais qu'une masse informée, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés… »


De la même manière, la nouvelle naissance spirituelle, nécessaire pour entrer dans le royaume de Dieu, est une œuvre entièrement divine. Jésus explique dans Jean 3:3-8 : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. […] Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. »


Ce verset illustre magnifiquement que la régénération est l'œuvre souveraine de l'Esprit, aussi mystérieuse et indépendante de l'homme que le vent. Nous ne contrôlons ni le moment ni la manière dont l'Esprit agit ; il souffle où il veut, selon la volonté de Dieu. Jean 1:12-13 ajoute : « Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. »


Tout comme un enfant ne choisit pas de naître physiquement, un croyant ne choisit pas de naître spirituellement. Cette analogie met en lumière notre dépendance totale vis-à-vis de la grâce de Dieu. Elle nous rappelle que notre salut n'est pas le fruit de notre volonté ou de nos mérites, mais un don immérité, décidé par le Créateur avant même que nous existions (Éphésiens 1:4-5). Cette vérité nous prépare à examiner le danger de revendiquer le choix de Dieu comme notre propre initiative.


5. Le danger de dire « J'ai choisi Dieu »


Dire « j'ai choisi Dieu » peut sembler une affirmation innocente, une expression de foi personnelle. Mais cette phrase cache un risque spirituel profond : l'orgueil. En prétendant que nous avons choisi Dieu par notre propre décision, nous nous attribuons une part de la gloire qui appartient à Dieu seul. Pire, nous risquons de nous considérer comme supérieurs à ceux qui ne croient pas, pensant que notre foi, notre intelligence, ou notre moralité nous distingue.


La Bible est claire : le salut est une œuvre de la grâce, non de la volonté humaine. Éphésiens 2:8-9 déclare : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ; ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »


Même la foi par laquelle nous recevons le salut est un don, non une réussite personnelle. Si nous disons « j'ai choisi Dieu », nous risquons d'oublier que, sans l'attraction divine, nous serions restés esclaves de notre nature pécheresse (Jean 6 :44). 1 Corinthiens 4:7 nous interroge directement : « Car qui est-ce qui te distingue ? Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifie-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? »


Revendiquer le choix de Dieu, c'est comme si un enfant se vantait d'avoir choisi ses parents ou sa naissance — une idée absurde qui vole la gloire au Créateur. De plus, cette attitude contredit l’appel à l’humilité. Philippiens 2:3-4 exhorte : « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. »


Si nous pensons avoir choisi Dieu par notre propre mérite, comment pouvons-nous considérer les autres comme supérieurs ? Nous risquons de mépriser ceux qui ne croient pas, oubliant que nous étions autrefois « insensés, désobéissants, égarés », vivant dans le péché (Tite 3:3). L'orgueil spirituel nous éloigne de l'humilité christique, incarnée par Jésus qui s'est humilié jusqu'à la mort de la croix (Philippiens 2:5-8). En revanche, reconnaître que c'est Dieu qui nous a choisis nous pousse à l'humilité, nous rappelant que nous ne sommes rien sans sa grâce.


6. Toute la gloire à Dieu seul


Le salut est conçu pour que toute la gloire revienne à Dieu, et à lui seul. Ésaïe 42:8 proclame : « Je suis l'Éternel, c'est là mon nom ; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mon honneur aux idoles. »


En attribuant à Dieu seul le mérite de notre salut, nous évitons l'idolâtrie subtile de l'orgueil. La grâce, par sa nature, exclut toute possibilité de gloire humaine. Romains 3:27 demande : « Où donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. »

Et 1 Corinthiens 1:29-31 ajoute : « Afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui nous a été fait par Dieu sagesse, justice, sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit : Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. »


Ces versets montrent que le plan de Dieu est structuré pour diriger toute louange vers lui. Lorsque nous reconnaissons que c'est Dieu qui nous a attirés, régénérés, et donnés la foi, nous sommes libérés de l'orgueil et conduits à l'adoration. Psaume 115:1 exprime cette attitude : « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta vérité ! »


L'analogie de la naissance renforce cette vérité. Un enfant ne peut se vanter d'être né, car sa vie est un don qu'il n'a ni choisi ni mérité. De même, notre nouvelle naissance est un miracle de la grâce, un acte souverain de l'Esprit qui souffle où il veut ( Jean 3:8 ). Notre réponse ne peut être que la louange, la reconnaissance, et une vie vécue pour la gloire de celui qui nous a donné la vie éternelle.


7. Objection : Un Dieu méchant qui condamne ?


Face à cette vision de la souveraineté de Dieu, une objection surgit souvent : « Si Dieu choisit qui il sauve et que l'homme ne peut choisir Dieu par lui-même, n'est-ce pas un Dieu méchant ? Comment peut-il envoyer des gens en enfer s'ils n'ont pas le pouvoir de se tourner vers lui ? » Cette question, légitime et empreinte d'émotion, mérite une réponse qui honore la justice et la miséricorde de Dieu.


Premièrement, la Bible affirme que Dieu est juste et ne prend pas plaisir à la condamnation. Ézéchiel 33:11 déclare : « Je ne désire pas la mort du méchant, dit le Seigneur, l'Éternel, mais qu'il se détourne de sa voie, et qu'il vive. » De même, 2 Pierre 3:9 dit : « Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croire ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun ne périsse, mais que tous arrivent à la repentance. »


Ces versets révèlent le cœur de Dieu : il préfère la miséricorde au jugement. Alors, pourquoi certains sont-ils condamnés ? La réponse réside dans la justice de Dieu et la responsabilité humaine. Romains 6:23 enseigne : « Car le salaire du péché est la mort, mais le don gratuit de Dieu est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. »


L'enfer n'est pas une punition arbitraire infligée par un Dieu cruel ; c'est la conséquence naturelle du péché, un salaire que l'homme gagne par ses propres choix. Tous sont pécheurs (Romains 3:23), et tous méritent la mort spirituelle. Dieu n'« envoie » pas les gens en enfer au sens où il les y jetait contre leur gré ; ils s'y dirigent eux-mêmes en rejetant la lumière qu'il leur donne, que ce soit à travers la création (Romains 1:20) ou l'Évangile (Jean 3:19).


Mais pourquoi certains ne sont-ils pas attirés à lui ? Romains 9:18-23 offre une réponse, bien que mystérieuse : « Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. […] Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère préparés pour la perdition, et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire ? »


Ce passage montre que Dieu, dans sa souveraineté, utilise à la fois ceux qu'il sauve et ceux qu'il ne sauve pas pour manifester ses attributs — sa justice et sa miséricorde. Ceux qui sont condamnés ne le sont pas parce que Dieu est méchant, mais parce qu'ils ont choisi le péché et rejeté sa grâce offerte. Matthieu 23:37 révèle la douleur de Jésus face à ce rejet : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »


Deuxièmement, la bonté de Dieu brille dans le fait qu'il sauve certains. Aucun de nous ne mérite la grâce ; tous méritent la condamnation. Que Dieu choisisse d'en sauver certains est une preuve de sa miséricorde, non de sa méchanceté. Comme un juge qui gracie certains coupables sans être tenu de le faire, Dieu n'est pas injuste en laissant les autres subir la peine qu'ils ont méritée. Romains 3:25-26 montre qu'il reste juste tout en sauvant : « C'est lui que Dieu a destiné à être, par la foi en son sang, une propitiation, pour montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant… afin de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. »


Enfin, la Bible nous invite à faire confiance à la justice de Dieu, même lorsque nous ne comprenons pas tout. Romains 11:33 dit : « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! »


Dieu n'est pas méchant ; il est saint, juste et miséricordieux. L'enfer est la juste rétribution du péché, mais la croix est l'offre gratuite de la vie à tous ceux qui croient — une offre que Dieu, dans sa souveraineté, rend efficace pour ceux qu'il tient.


8. Un appel à l'humilité et à la louange


À vous qui pensez avoir choisi Dieu, je pose cette question avec amour : qu'avez-vous que vous n'ayez reçu ? Votre foi, votre amour pour Dieu, votre désir de le suivre — tout cela est un don de sa grâce. Comme un enfant qui ne choisit pas sa naissance, vous avez été choisi par un Dieu souverain qui vous a aimé avant même que vous ne pensiez à lui (1 Jean 4:19). Cette vérité ne diminue pas votre valeur ; elle exalte la grandeur de l'amour de Dieu, qui a décidé de faire miséricorde à des pécheurs indignes.


L'humilité chrétienne nous appelle à considérer les autres comme supérieurs (Philippiens 2:3), à aimer même ceux qui rejettent Dieu, et à reconnaître que nous ne sommes rien sans sa miséricorde. Elle nous pousse à renoncer à toute prétention de gloire personnelle et à vivre pour celui qui nous a tout donné. Romains 11:32-36 résume cette perspective avec une doxologie puissante : « Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! Car de lui, par lui, et pour lui sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! »


Conclusion


Le choix d'Israël, l'incapacité de l'homme à choisir Dieu, et la souveraineté de la grâce nous ramènent à une vérité centrale : le salut est l'œuvre de Dieu, de lui seul, pour sa seule gloire. Que nous soyons Juifs ou non-Juifs, riches ou pauvres, savants ou simples, nous sommes tous pécheurs, dépendants de la miséricorde de celui qui fait miséricorde à qui il veut (Romains 9:15). L'analogie de la naissance nous rappelle que, comme un enfant qui ne choisit pas sa vie, nous ne choisissons pas notre salut ; nous le recevons par la grâce, par l'Esprit qui souffle où il veut (Jean 3:8).


À ceux qui disent « j'ai choisi Dieu », je lance un appel à l'humilité : reconnaissez que c'est lui qui vous a choisi, et non l'inverse. À ceux qui doutent de sa bonté face à la réalité du jugement, je dis : faites confiance à sa justice et émerveillez-vous de sa miséricorde. Cette vérité ne nous dispense pas d'agir ; au contraire, elle nous pousse à vivre pour sa gloire, en partageant l'Évangile avec humilité (Matthieu 28:19) et en aimant notre prochain sans juger, car nous ne sommes rien sans sa grâce. Que notre prière quotidienne soit une louange pour ce don immérité, et que notre vie proclame, avec le psalmiste : « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire ! » (Psaume 115:1). À lui soit la gloire, maintenant et pour toujours !


L. Gilman

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