Après avoir rendu témoignage à la parole du Seigneur, et après l’avoir prêchée, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains. Un ange du Seigneur, s’adressant à Philippe, lui dit : Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. (Actes 8.25,26)
Que ce soit dans sa planification éternelle ou dans sa mise en œuvre temporelle, le salut relève totalement de Dieu. Le salut découle de la volonté souveraine de Dieu (Ac 13.48 ; Ro 8.29s ; Ép 1.3-7) et est mis en œuvre par sa grâce (Ép 2.8,9 ; 2 Th 2.13 ; 2 Ti 2.10 ; Tit 1.1 ; 1 Pi 1.1). Deux barrières insurmontables empêchent l’homme de saisir le salut de Dieu par ses propres efforts.
L’OEUVRE EFFICACE DE L’ESPRIT
Premièrement, les hommes sont spirituellement morts et ne peuvent donc pas répondre à Dieu. Aux Éphésiens, Paul dit simplement et directement : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés » Ép 2.1. Quand on est physiquement mort, on ne peut répondre aux stimuli physiques, et quand on est spirituellement mort on ne peut répondre aux stimuli spirituels. Comme on dit : « Les morts ne croient pas ! »
Notre Seigneur est tout aussi direct : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6.44). Paul explique que « l’homme naturel [l’homme pécheur rebelle qui est séparé de Dieu] n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Co 2.14). Sans l’œuvre stimulante de l’Esprit, la prédication de l’Évangile n’est donc rien d’autre que « scandale » et « folie » (l Co 1.23).
Comme si la mort spirituelle de l’homme ne suffisait pas, il y a un deuxième facteur qui le tient éloigné de Dieu. Paul écrit : « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Co 4.3,4). Satan et ses démons s’efforcent activement d’empêcher les hommes de trouver la vérité de Dieu. Comme les oiseaux dans la parabole du semeur, ils enlèvent à l’homme déchu la vérité de l’Évangile. En conséquence, lorsqu’un « homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur » (Mt 13.19).
À la lumière de ces vérités, il serait insensé de présumer que quiconque puisse jamais parvenir à la foi qui sauve en Christ sans l’œuvre du Saint-Esprit dans son âme morte. L’homme ne peut franchir les barrières qui le séparent de Dieu. Dans son amour et sa miséricorde, le Dieu souverain doit aller vers l’homme. S’il ne le faisait pas, nul ne pourrait être sauvé.
L’ESPRIT DANS LES CIRCONSTANCES
L’Esprit commence ici son œuvre préparatoire en plaçant Philippe dans une position stratégique. Après avoir rendu témoignage à la parole du Seigneur, et après l’avoir prêchée, Pierre et Jean [retournent] à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains, poursuivant ainsi l’œuvre d’évangélisation que Philippe a initiée. Toutefois, un ange du Seigneur, s’adressant à Philippe, lui dit : "Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert". Les circonstances qui mèneront au salut de l’eunuque sont donc l’œuvre souveraine et spécifique de l’Esprit.
À l’époque, Gaza est une des cinq villes principales des Philistins, avec Asdod, Askalon, Ékron et Gath. L’ancienne ville de Gaza a été détruite au début du premier siècle avant Jésus-Christ, et on a construit une nouvelle ville plus près de la côte. Mais ici, il y a encore un chemin qui descend de Jérusalem en Égypte et qui passe par les ruines de l’ancienne ville de Gaza. L’apposition de Luc, celui qui est désert, souligne le caractère étrange de l’ordre que l’Esprit donne à Philippe. Il y a deux chemins qui mènent de Jérusalem à Gaza, et l’Esprit commande à Philippe d’emprunter celui qui est le moins fréquenté (Simon J. Kistemaker, New Testament Commentary: Acts, Grand Rapids : Baker, 1990. p. 311). On pourrait également traduire l’expression grecque kata mesêmbrian par « vers midi » (I. Howard Marshall, The Acts of the Apostles, Grand Rapids : Eerdmans, 1984, p. 161). Cette traduction « rendrait le commandement que Dieu donne à Philippe encore plus inhabituel et déconcertant, car à midi le chemin serait désert à cause de la chaleur » (Marshall, Acts, p. 161).
Ce n’était pas une simple rencontre fortuite et certainement pas le résultat d’une grande ingéniosité humaine. Si l’Esprit n’avait orchestré les événements, cette rencontre n’aurait jamais eu lieu. Cela souligne donc encore l’œuvre souveraine de l’Esprit dans le salut.
John MacArthur
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