Un des signes les plus évidents du déclin spirituel est l'apathie, l'endormissement, et l'indifférence envers l'état de la Maison de Dieu, envers la parole de Dieu, et envers la présence de Dieu. Cet état d'esprit submerge le pasteur, le croyant, voire toute l'assemblée, avant même qu'ils se rendent compte que quelque chose ne va pas. Ce déclin est en réalité l'un des premiers signes de l'apostasie dont nous parle la parole de Dieu. Il vient lorsque le refus implicite ou explicite de l'autorité de la parole se répand dans toute l'Église.
Trop de pasteurs restent silencieux sur le péché. Ils n'appellent plus les fidèles à la repentance. Au lieu de cela, ils prêchent un évangile "politiquement correct", celui de la "tolérance".
Selon Ralph Martin : Même quand on ne rejette pas clairement, sur un plan intellectuel, les enseignements uniques et absolus de Jésus-Christ, on entretient un mélange spirituel de vérité et d'erreur qui favorise le rejet émotionnel implicite de ces enseignements. Cela crée une atmosphère qui vide le Christianisme de toute sa puissance, aussi efficacement que si l'on avait ouvertement plongé dans l'apostasie. Si l'on ne proclame plus clairement les enseignements uniques et absolus de Christ, la foi se corrompt, le culte rendu à Dieu se pervertit et s'affaiblit, et l'on cesse d'annoncer l'Évangile.
De plus en plus de pasteurs manquent de courage et font preuve d'un laxisme étrange. Ils restent silencieux devant le péché et les iniquités frappantes qui se déroulent sous leurs yeux. Ils se taisent dans l'église et évitent de prêcher sur certains sujets délicats parce qu'ils connaissent les situations critiques de certains de leurs membres qui ne veulent pas entendre ce qui pourrait troubler leur fausse sécurité. Ces membres sont d'ailleurs parfois des proches, des amis, des membres du clan ou du village, des collaborateurs, ou des gens importants.
Parfois, le pasteur agit ainsi pour des raisons de subsistance. Intéressé, il craint de perdre ses plus gros contributeurs s'il aborde certains sujets controversés. Cela tient pour le moins de la simonie.
Un autre signe du déclin vient de la facilité avec laquelle les chrétiens peuvent croire n'importe qui et n'importe quoi. Le manque d'enseignement biblique et la difficulté pour beaucoup de s'enseigner soi-même, par manque de temps ou tout simplement à cause de l'illettrisme fortement implanté dans les pays à forte poussée évangélique, conduisent les chrétiens à se confier souvent aveuglément à leurs conducteurs spirituels. Comme beaucoup de ces derniers n'ont pas eu d'enseignement doctrinal poussé et en sont encore au lait spirituel, ils ne peuvent pas emmener les chrétiens plus loin qu'ils ne le sont eux-mêmes. Cet état de fait conduit donc souvent à des déviations, à l'acceptation de tout vent de doctrine, au syncrétisme, et au déclin de l'église. Ce fait est souvent constaté lors de la venue, dans l'église ou ailleurs, d'un pasteur ou évangéliste réputé qui va multiplier les erreurs doctrinales voire carrément des hérésies, mais qui sera davantage cru et écouté que le pasteur principal de l'église. Ce dernier souvent n'osera pas reprendre en public celui qu'il a lui-même invité.
William Luj