VA LÀ OÙ JE TE MONTRERAI !
- LAETITIA GILMAN
- 6 avr. 2017
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 avr.

Gen 11:31 Terach prit Abram, son fils et Lot, fils d’Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle fille femme d’Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d’Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu’à Charan, et ils y habitèrent.
Terah prend une décision audacieuse : il emmène son fils Abram, son petit-fils Lot, fils de Haran, et Saraï, la femme d’Abram, pour quitter Ur en Chaldée, direction Canaan. Mais leur voyage s’arrête à Charan, où ils s’installent. Pourquoi ? Terah, parti de sa propre initiative, semble avoir manqué de courage ou de détermination. Il avait le désir d’atteindre Canaan, mais ses seules forces humaines n’ont pas suffi. Il s’est essoufflé en chemin.
Seul Dieu peut nous conduire là où Il veut nous voir prospérer. Terah avait la bonne direction en tête, mais sa volonté, bien que sincère, a trouvé ses limites. Livré à lui-même, il a interrompu sa marche et s’est fixé à Charan pour de bon. Il rêvait de Canaan, mais il est mort à Charan, incapable d’aller au bout de son projet.
Le nom "Terah" évoque une halte, un retard. Parfois, nous faisons une pause dans notre parcours, convaincus que cela nous permettra de repartir avec plus d'élan. Mais comme Terah, nous risquons de ne jamais repartir, bloquant ainsi le plan de Dieu pour notre vie. Si nous sommes en route vers Canaan, méfions-nous de nous installer à Charan : une halte nous retarde, une installation définitive nous fait rater la cible.
Pourtant, Terah avait sans doute été inspiré par Dieu pour partir avec sa famille. Mais découragé en chemin, il s’est arrêté. Cela n’a pas freiné Dieu : Il a choisi Abram pour accomplir Son œuvre. Même si nous trébuchons, Dieu poursuit Son plan, d’une manière ou d’une autre. Rien ni personne ne peut L’arrêter.
Abram, lui, suit d’abord son père jusqu’à Charan. Puis Dieu intervient et lui dit : "Quitte la maison de ton père." Il avait déjà laissé Ur, son pays natal, mais maintenant, le Seigneur l’appelle à couper les derniers liens. "Lek-leka" : "Va-t’en, éloigne-toi, pars pour ton bien, pour ton bonheur." Dieu ordonne à Abram de se détacher de trois choses : son pays, sa patrie, sa famille, pour aller vers une terre qu’Il lui révélera.
C’est YHWH, le Dieu de miséricorde, qui parle. Il veut libérer Abram de ses racines pour bâtir quelque chose de nouveau, pour son bien et celui des générations futures. Jésus agit de même avec nous : Il nous arrache à notre passé pour une œuvre nouvelle dans nos cœurs et nos vies.
L’appel d’Abram vise à fonder Israël. Mais chaque appel de Dieu est unique. Nous ne sommes pas tous appelés à être des Abraham, des Paul ou des Spurgeon, mais nous sommes tous invités à répondre humblement à ce que Dieu place en nous.
Rien n’indique qu’Abram ait été choisi pour sa justice. C’est un homme ordinaire, un pécheur comme nous, descendant de Sem, dix générations après Noé : Noé engendra Sem, puis Arpacschad, Schelach, Héber, Péleg, Réhu, Serug, Nachor, et enfin Terah, père d’Abram. Rien ne le distingue en apparence.
Terah avait trois fils. L’un, Haran, meurt à Ur ; un autre, Nachor, reste sur place. Ainsi, Terah part avec Abram, Lot et Saraï, une famille réduite. Dieu orchestre tout pour que Son plan s’accomplisse. Après Noé et la tour de Babel, Il choisit Abram pour faire naître Israël. Abram entend l’appel et obéit sans discuter. Genèse 12:4 : "Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit." Il écoute, il agit. Dieu le savait, comme Il connaît nos choix à venir.
Terah, lui, voulait Canaan, peut-être poussé par Dieu. Mais Abram, lui, part sans en connaitre la destination finale : "Va au pays que je t’indiquerai." Il abandonne tout – famille, tentes, troupeaux – pour suivre Dieu pas à pas, dans l’inconnu. N’est-ce pas ce que Dieu nous demande ? "Quitte tout, suis-Moi, jour après jour, sans questions, avec confiance." Il ne révèle pas la destination. À Abram, Il ne dit pas "Va à Canaan", mais "Va où je te montrerai". "Où, Seigneur ?" pourrions-nous demander. "Fais-Moi confiance", répond-Il.
Les apôtres ont fait pareil. Matthieu 4:18-20 : Jésus voit Pierre et André, pêcheurs, et leur dit : "Suivez-Moi." Ils laissent tout, immédiatement. Marc 2:14 : Lévi, au bureau des taxes, entend "Suis-Moi", se lève et suit.
Terah, inspiré, commence la course mais s’arrête. Il meurt à Charan, sans jamais voir Canaan. Paul le dira : courir ne suffit pas, il faut finir (1 Corinthiens 9:24). Beaucoup démarrent bien, mais s’éteignent à Charan. Canaan est pour ceux qui persévèrent, qui suivent Christ jusqu’au bout (Matthieu 10:22).
L.Gilman