LA VALLÉE DE L'OMBRE DE LA MORT
- L.GILMAN
- 1 avr. 2017
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi... (Psaume 23:4)
David nous transporte dans une vallée – en hébreu, « gay », une gorge étroite, un vallon encaissé, un abîme cerné de cimes altières. Imaginez ce lieu : profond, mystérieux, où les parois escarpées emprisonnent l’âme. Parfois, un rai de lumière perce les hauteurs, baignant l’herbe d’une paix radieuse, d’une chaleur douce comme une caresse divine. Mais ailleurs, l’ombre règne, pesante, suffocante, drapant les recoins d’un voile de ténèbres si dense qu’il semble avaler toute vie.
Cette vallée, c’est le miroir de nos épreuves. Ces instants où le sol se dérobe, où l’espoir vacille comme une flamme sous le vent, où l’horizon s’éteint dans un brouillard oppressant. Pourtant, écoutez ceci : une ombre n’existe que par la lumière. Sans elle, pas d’obscurité projetée. L’ombre est un passant, un visiteur éphémère. Elle glisse, s’efface, s’évanouit. Peut-être naît-elle d’un soleil masqué par une montagne, mais jamais elle ne s’installe pour toujours.
Si vous marchez dans une saison de doute, si la douleur broie vos forces, si l’espérance semble étouffée sous un linceul, souvenez-vous : cette épreuve n’est qu’une ombre. Elle n’a pas de racines éternelles. Comme l’ombre d’un arbre qui danse avec le jour, vos tourments passent, ils ne s’éternisent pas.
Nos vies sont tissées de saisons, un kaléidoscope de clarté et de nuit. En hiver, l’ombre s’alourdit, glaciale, infinie, comme un fardeau qui écrase l’âme. En été, elle devient refuge, une fraîcheur bienvenue sous un ciel brûlant. Mais toujours, le choix nous appartient : rester prostrés sous son poids ou tendre la main vers la lumière.
David, lui, proclame avec une audace invincible : « Je ne crains aucun mal. » Il savait que, même au creux des abîmes, Dieu ne le lâcherait pas. Les Psaumes chantent ses cris, ses larmes, ses batailles intérieures – mais jamais il ne s’est détourné de son Rocher. L’ombre pouvait l’effleurer, l’envelopper un instant ; elle ne le brisait pas. Sa foi était une ancre, plantée dans la présence de l’Éternel.
Il y a des jours où la douleur nous cloue au sol, où l’épuisement fige nos pas. Pourtant, même alors, l’ombre ne cesse de bouger. D’autres fois, une force surgit, un souffle nous pousse à marcher vers la lumière. Quelle que soit l’heure, une vérité demeure : nous ne sommes pas condamnés à sombrer. Bouger, c’est louer Dieu au milieu des ruines, c’est proclamer sa victoire à la croix, c’est s’abandonner à sa main fidèle. Rester figé, c’est céder à la peur, se livrer à la tristesse qui ronge. Dieu nous appelle à nous dresser, à avancer, à tenir bon.
Nous traverserons tous des vallées sombres, des gorges où les ténèbres murmurent le désespoir. Mais quelle sera notre réponse ? La résignation ou la foi ? Face à Jéricho, Israël a crié sa victoire avant que les murs ne tombent, obéissant à Dieu dans une confiance aveugle. Aujourd’hui, Il nous demande la même audace : proclamer la délivrance, même quand la nuit hurle autour de nous. Certains s’effondrent sous leurs chaînes ; d’autres en ressortent plus forts, les yeux levés vers le ciel.
Chaque combat est une épreuve, mais Dieu ne nous accable jamais au-delà de ce que nous pouvons porter. Face à nos "Goliaths", serons-nous comme les espions tremblants de doute, ou comme Josué et Caleb, brandissant la foi comme une arme ? Nos vallées ne définissent pas notre destin ; nos choix, oui. Trop de croyants s’effritent au premier choc, s’enlisent dans le désespoir, voyant leurs luttes comme des tombeaux plutôt que des tremplins. Certains prient pour un miracle, mais leurs cœurs restent muets, oubliant que Dieu agit quand nous osons croire, quand nous marchons avec Lui.
Si vous êtes là, au bord du gouffre, relevez la tête. Personne ne peut faire ce pas à votre place. L’ombre vous cerne ? Vous pouvez la traverser. La victoire est déjà vôtre en Christ. « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Corinthiens 15:57). Quelle que soit la tempête, Jésus a tout accompli. À vous de choisir : croire qu’Il tient les rênes, qu’Il ne vous abandonne pas. Ne laissez pas l’ennemi vous aveugler par ses mensonges. L’ombre n’est qu’un souffle qui passe – refusez de la laisser vous enchaîner. De vos choix naîtront vos défaites ou vos triomphes.
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal. » David savait que l’obscurité s’évanouirait. Nos épreuves, elles aussi, ne sont que des ombres fugitives.
« Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (Romains 8:37)
Dieu nous enveloppe de sa promesse : « Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. » (Jean 10:27-28). Soyez-en certains : vous êtes dans son main souveraine. Aucun mal ne vous arrachera à Lui si vous êtes siens.
Que Dieu vous inonde de sa bénédiction, qu’Il illumine vos pas, car Il est la lumière qui perce nos ténèbres, l’espérance qui ne s’éteint jamais.
Laetitia Gilman